Le premier empereur des Français serait-il le dernier Romain ?
Pour comprendre Napoléon, pour comprendre la fascination qu’il exerce sur nous deux cents ans après sa mort, il faut passer par Rome. Stendhal nous l’apprend dès les premières lignes de La Chartreuse de Parme : « après tant de siècles, César et Alexandre avaient un successeur. »
Quoi ? Nous préférons regarder l’Antiquité comme un aimable decorum, offrir l’image d’Épinal d’un Napoléon costumé en Romain, alors qu’elle pourrait bien être son ADN.
De la soif de conquête à l’apothéose finale, Napoléon Bonaparte a sculpté sa légende dorée ou noire dans le marbre antique faisant de son gouvernement un précis d’histoire romaine, des fondations de la République jusqu’aux règnes de Constantin et de Justinien, favorisant la paix religieuse, promouvant le Code civil… ou organisant un véritable culte de sa personne, fidèle aux empereurs sanguinaires dépeints par Suétone. Car de la Rome antique, Napoléon retient avant tout la leçon d’immortalité…

Jacques-Olivier Boudon, ancien élève de l’École Normale Supérieure, est professeur d’histoire contemporaine à la faculté des Lettres de Sorbonne Université et président de l’Institut Napoléon. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages consacrés à l’Empire et au XIXe siècle.
Épisode I : Napoléon face à l’Antiquité
« Napoléon Bonaparte est largement inspiré par des modèles antiques. D’abord, celui de l’Égypte antique. Il a fait l’expédition d’Égypte en 1798-1799, il a été vainqueur aux Pyramides et on connaît la célèbre formule qu’il lance à ses soldats : « Du haut de ces pyramides, quarante siècles d’histoire vous contemplent. » Il engage avec la troupe un dialogue qui montre une culture de l’histoire antique et en particulier des pharaons… »
Épisode II : Ave, Napoléon !
« Napoléon Bonaparte, préoccupé par le devenir de son action, qui cherche à enraciner cette action dans le temps, va assurer lui-même dans un premier temps la propagande autour des actes qu’il accomplit. Dès la première campagne d’Italie (1796-1797), il fait rédiger des bulletins, des journaux qui racontent ses exploits… »
Pour compléter, vous pouvez lire ou écouter un extrait du livre : Le héros guerrier

Épisode III : Napoléon et Dieu
« Parlons un peu de la relation paradoxale entre Napoléon et Dieu. Napoléon Bonaparte a été baptisé comme la plupart des Français de son temps, mais il perd la foi au moment de ses études au collège de Brienne, vers l’âge de 12-13 ans. Or, quand on songe à Napoléon, l’image qui vient en premier lieu est celle du Sacre pérennisée par le peintre David… »
Épisode IV : La légende Napoléon
« Au lendemain de l’abdication de Napoléon, après la bataille de Waterloo le 22 juin 1815, on aurait pu croire sa mémoire damnée. Le régime qui se réinstalle avec Louis XVIII, la Restauration, va tout faire pour effacer le souvenir de Napoléon. Finalement, la grande chance de Napoléon, et il y a là paradoxe, c’est que sa captivité à Sainte-Hélène va donner l’image d’un Napoléon martyr dont le calvaire va servir la légende Napoléon… »
” Un essai passionnant ” Le Figaro Hors-Série Napoléon, 2021

Jacques-Olivier Boudon, Napoléon, le dernier Romain
14 x 21 cm – 168 pages – Bibliographie – 19 €
En librairie le 9 avril 2021
EAN13 : 9782251451770