Fidèles à la tradition de la Collection des Universités de France qui livre, quatre fois par an, trois ou quatre nouveaux volumes en “Budé”, nous publions ce mois-ci deux parutions dans la série grecques et deux dans la série latine :
EUSTATHE
Explication des États de cause d’Hermogène
Commençons par présenter l’événement philologique que représente cette édition de Michel Patillon :
-Art rhétorique-
L’Explication des États de cause d’Hermogène, due à Eustathe, a été écrite vers la fin du IVe s. ap. J.-C.
Nous ne savons rien de l’auteur, sinon qu’il était le disciple de Paulos et qu’il avait été chargé par lui de défendre sans réserve le traité d’Hermogène, écrit deux siècles plus tôt, et de lui donner une autorité incontestée.
La parution de cette œuvre est une nouveauté. Non pas que le texte n’avait pas été édité, mais les morceaux qu’on en connaissait n’avaient pas été identifiés ni rassemblés. C’est maintenant chose faite et le travail d’Eustathe, remarquable par sa richesse et son intelligence, retrouve sa juste place dans la lignée des commentateurs d’Hermogène.
Le seul commentaire conservé antérieur au sien est celui de Sopatros. Eustathe cependant nous propose une pensée originale et il apparaît comme un pionnier dont l’influence a été grande sur les commentateurs suivants. Son œuvre est en outre monumentale : bien qu’il souffre au début de quelques lacunes, le texte grec de l’édition compte 424 pages.
Composition du volume :
Introduction (42 pages) – Texte grec et sa traduction (848 pages) – Notes complémentaires (91 pages) – Index nominum – Index verborum – Tables de lieux cités.
Agrégé des lettres classiques, docteur es lettres, Michel Patillon, ancien directeur de recherches au CNRS, est notamment l’auteur de travaux sur la théorie du discours dans l’Antiquité, qui s’efforcent à la fois de reconstituer la pensée des anciens et de l’éclairer par les acquis de la théorie moderne. Ses éditions dans la CUF >
Prothéorie
Extrait de la traduction, ouverture du livre d’Eustathe
Bien que la promesse de tenir l’auteur quitte de toute erreur puisse paraître extravagante, nous en prenons pleinement l’engagement, à la demande de l’éminent Paulos, qui nous a confié la mission d’en apporter la preuve. La plupart des sophistes ne supportent même pas de nommer un auteur d’art rhétorique si éminent. Quant à ses commentateurs, les uns s’en prennent à la légère à des théories qui sont correctes, les autres ne répondent pas à ces accusations. Pour notre part, si toutefois nous parvenons à préserver de façon rigoureuse la doctrine d’un auteur à tous égards excellent, nous allons dégager les passages critiqués de leur erreur apparente et nous allons tenter de tout clarifier successivement. « Ainsi nous promettons beaucoup » . Mais venons-en maintenant à la Prothéorie appropriée à ce livre.
Pour traiter de la division de la rhétorique, il faut d’abord, comme pour tous les arts, répondre aux trois questions suivantes : la rhétorique existe-t-elle seulement ? Qu’est-elle ? De quelle sorte est-elle ? Lire la suite au format, avec le texte grec >
- XLIV + 980 pages
- Livre broché en cahiers cousus. 12.5 x 19 cm
- Bilingue. Français, Grec ancien
- Collection des universités de France Série grecque – Collection Budé N°536
- Parution : 23/02/2018
- EAN13 : 9782251006222
- 65 € en librairie ou sur notre site internet
ARNOBE
Contre les Gentils (Contre les Païens).Tome II : Livre II
Sur les sept livres qui composent l’Adversus nationes, quatre sont à présents disponibles dans la CUF avec cette nouvelle parution du livre II, dans l’édition de Mireille Armisen-Marchetti.
-Théologie – Christianisme –
Arnobe est né dans la deuxième moitié du IIIe siècle, à Sicca Veneria (Afrique du Nord), et est mort vers 327. Il est déjà un rhéteur célèbre lorsqu’il se convertit au christianisme, vers l’âge de 60 ans. Doutant de sa foi, l’évêque de son diocèse l’incite à composer l’Adversusnationes, où sont exposés de manière particulièrement explicite les griefs des chrétiens envers la mythologie païenne. Le livre II est une défense contre les objections adressées aux chrétiens par des philosophes dont l’identité, qui n’est pas précisée, a fait l’objet de nombreux débats parmi les commentateurs. La réfutation d’un certain nombre de leurs griefs, dont celle, longuement développée, de la nouveauté du christianisme, encadre un long exposé sur la nature de l’âme, son origine et son devenir après la mort. La doctrine d’Arnobe est parfois déconcertante. Ainsi, selon lui, les âmes humaines n’ont pas Dieu pour créateur, et étant de qualité “intermédiaire”, elles sont mortelles. Cependant Dieu leur confère l’immortalité si elles acceptent de le reconnaître. Tout cela est développé avec passion, vivacité et ironie, et avec toutes les ressources d’un art oratoire qu’Arnobe, rhéteur de profession, maîtrise parfaitement.
Composition du volume :
Introduction (33 pages) – Bibliographie sélective et sigla – Texte latin et sa traduction (162 pages) – Commentaire (204 pages) – Index verborum – Index nominum – Index librorum
Professeur émérite à l’Université de Toulouse – Jean Jaurès, spécialiste de l’histoire des idées à Rome, Mireille Armisen-Marchetti a travaillé à la fois sur le stoïcisme et sur la rhétorique à partir de Sénèque (Sapientiae facies. Etude sur les images de Sénèque, Les Belles Lettres, 1989). Elle s’est ensuite intéressée au néoplatonisme et à l’histoire des sciences, à travers son édition commentée de Macrobe, Commentaire au Songe de Scipion, C.U.F, vol. 1, et vol. 2
Apologie : défense du Christ
Extrait de la traduction, ouverture du livre II
1. 1. Ici, si la permission pouvait m’en être donnée, je voudrais, m’écartant en une rapide digression de l’apologie qui est l’essentiel de mon entreprise, tenir à tous ceux qui haïssent le nom du Christ le langage que voici : à moins que vous ne trouviez humiliant de répondre à des questions, expliquez-nous, dites-nous : pour quel motif, pour quelle raison menez-vous contre le Christ des combats si acharnés, et de quelles offenses de sa part vous défendez-vous au point de vous échauffer, à la seule mention de son nom, avec toute la rage ardente de vos cœurs ? 2. Est-ce qu’en revendiquant le pouvoir royal il a pris possession de la terre entière avec des légions agressives, et parmi les nations pacifiées depuis toujours, il en a détruit et supprimé certaines et contraint d’autres à lui obéir en pliant leurs nuques sous son joug ? 3. Est-ce qu’en brûlant des feux de la cupidité il a revendiqué la possession de toutes les richesses dont le genre humain s’efforce passionnément de se gaver ? Est-ce qu’en frémissant de désirs sensuels il a brisé par la force les barrières de la pudeur ou tendu furtivement des pièges aux épouses d’autrui ? Est-ce qu’en se gonflant d’une morgue arrogante il a infligé un peu partout injures et outrages sans distinction de personnes ? Lire la suite au format, avec le texte latin >
- XLVII + 385 pages. Bibliographie, Index
- Livre broché en cahiers cousus. 12.5 x 19.2 cm
- Bilingue. Français, Latin
- Collection des universités de France Série latine – Collection Budé N°419
- Parution : 23/02/2018
- EAN13 : 9782251014807
- 59 € en librairie ou sur notre site internet >
DION CASSIUS
Histoire romaine. Livre 53
C’est au tour du livre 53, consacré aux années 28 à 23 à Rome et hors de Rome, de rejoindre l’Histoire romaine de Dion Cassius, dans l’édition de Marion Bellissime et Frédéric Hurlet.
-Histoire romaine-
Le livre 53 de l’Histoire romaine de Dion Cassius retrace les événements des années 28 à 23 à Rome et hors de Rome, et s’attarde en particulier sur l’année 27 et la confirmation au pouvoir d’Octave après la bataille d’Actium. Dion Cassius imagine un discours de prétendu renoncement au pouvoir du futur empereur, qui assure en réalité à ce dernier le Principat puis le titre d’Auguste. L’historien se livre ensuite à une analyse très fine et extrêmement renseignée des institutions au moment du passage de la République au Principat. Cette étude se conclut notamment avec le récit de l’année 23, dont l’importance pour la mise en place du nouveau régime est bien mise en évidence par Dion.
Le présent volume est issu de la thèse de Doctorat de Marion Bellissime – codirigée par Valérie Fromentin et Paul Demont et soutenue à l’Université Bordeaux Montaigne en 2013 – qui portait sur les livres 52 et 53 de l’Histoire romaine de Dion Cassius. Il est le fruit de la collaboration entre Frédéric Hurlet et Marion Bellissime.
Composition du volume :
Notice (56 pages) – Bibliographie – Tradition du texte – Texte grec et sa traduction (76 pages) – Notes philologiques et historiques (61 pages) – Index nominum – Index locorum et gentium – Index rerum – 3 cartes
Docteur en histoire, langues et littérature anciennes (Bordeaux Montaigne), agrégée de Lettres classiques, ancienne Pensionnaire de la Fondation Thiers, Marion Bellissime est également membre du programme ANR Dioneia. Ses axes de recherche portent sur les historiens grecs de Rome et leur réception.
Frédéric Hurlet est Professeur d’Histoire romaine à l’Université Paris Nanterre et membre de l’Institut Universitaire de France. Il a publié de nombreuses études sur l’histoire politique et sociale de la Rome antique à la fin de la République et au début de l’époque impériale. Il est en particulier l’auteur d’une biographie d’Auguste, publiée en 2015. Il travaille actuellement sur l’aristocratie augustéenne.
Discours d’Auguste au Sénat de janvier 27
Extrait de la traduction, pages 4-5.
3. 1 « Certains d’entre vous, Pères, je le sais bien, vont trouver ma décision incroyable : vous tous, dans l’auditoire, vous refusez en effet de croire un homme qui prétend faire une chose qu’aucun d’entre vous ne voudrait faire, d’autant plus que, jaloux de tous ceux qui sont meilleurs que lui, nul n’est prêt à croire les discours qui le dépassent. 2 Par ailleurs, je sais aussi que ceux qui disent des choses invraisemblables n’arrivent à convaincre personne et, qui plus est, sont considérés comme des menteurs. Non, vraiment, si j’avais promis quelque chose de si invraisemblable que je n’aurais pas été près de le faire immédiatement, j’aurais considérablement hésité avant d’en parler, retenu par la crainte de m’attirer de douloureux reproches et non de la reconnaissance. Mais puisqu’en réalité je joindrai dès aujourd’hui le geste à la parole, non seulement, j’en suis certain, on ne m’accusera pas de m’être déshonoré par un mensonge, mais en plus ma réputation surpassera celle de tous les autres hommes. Lire la suite au format, avec le texte grec >
- LXXXIX + 151 pages. Bibliographie, 3 cartes, Index
- Livre broché cousu en cahiers. 12.5 x 19 cm
- Bilingue. Français, Grec ancien
- Collection des universités de France Série grecque – Collection Budé N°537
- Parution : 23/02/2018
- EAN13 : 9782251006215
- 39 € en librairie ou sur notre site internet >
JUSTIN
Abrégé des Histoires Philippiques de Trogue Pompée. Tome II : Livres XI – XXIII
Un peu plus d’un an après la parution du premier tome, Bernard Mineo et Giuseppe Zecchini publient le deuxième volume de l’Abrégé des Histoire Philippiques.
-Histoire romaine–
Le Tome II de cette édition comprend les Livres XI à XXIII de l’Abrégé des Histoires Philippiques de Trogue Pompée par Justin, et recouvre la période allant de l’accession au trône d’Alexandre le Grand aux débuts de Hiéron II de Syracuse. Outre l’épopée d’Alexandre, Justin présente dans cette partie de son ouvrage l’histoire des diadoques, l’expédition de Pyrrhus en Italie et en Sicile, les origines de Carthage et ses tentatives de conquérir la Sicile, le récit enfin des vicissitudes des tyrans et rois de Syracuse.
Des notes littéraires ont été rédigées par Bernard Mineo pour accompagner le texte. Des notes historiques très riches ont été ajoutées par Giuseppe Zecchini, Professeur d’Histoire romaine à l’Université Catholique de Milan.
Une vaste bibliographie à jour sur les sujets étudiés dans ce Tome II est également proposée dans ce volume.
Composition du volume :
Conspectus siglorum – Texte latin et sa traduction (286 pages) – Notes complémentaires de Bernard Mineo – Notes historiques de Giuseppe Zecchini (99 pages) – Bibliographie – Index
Professeur de langue et littérature à l’Université de Nantes, Bernard Mineo a déjà édité en 2003 le Livre XXXII de l’Histoire romaine de Tite Live pour la Collection des Universités de France. Ses travaux portent plus largement sur la formation du genre historique à Rome et plus particulièrement sur la genèse des récits relatifs aux premiers temps de l’Histoire de Rome (Rome royale et débuts de la République romaine).
Accession au trône d’Alexandre le Grand
Extrait de la traduction, en ouverture du Livre II
I Après l’assassinat de Philippe, les réactions au sein de l’armée de Philippe furent contrastées, ce qui reflétait bien la diversité des nations qui la constituaient. De fait, les uns, accablés par le sentiment d’une injuste servitude, reprenaient courage, portés par l’espoir de recouvrer la liberté ; d’autres, qu’une campagne militaire loin de chez eux rebutait, se réjouissaient de voir cette expédition remise à plus tard ; quelques-uns déploraient que la torche allumée pour les noces de la fille eût servi à allumer le bûcher du père. Ce bouleversement de situation si soudain avait aussi fortement effrayé les amis du prince qui tantôt se représentaient l’Asie, qui avait été défiée, tantôt l’Europe, qui n’était pas encore parfaitement contrôlée, tantôt les Illyriens, les Thraces, les Dardaniens et toutes les autres nations barbares, dont la loyauté était douteuse et l’état d’esprit déloyal ; pour peu que tous ces peuples fissent défection en même temps, pensaient-ils, il ne se pourrait trouver aucun moyen pour les arrêter. L’intervention d’Alexandre vint en quelque sorte remédier à ces problèmes, car s’étant présenté devant l’assemblée, ce prince réussit si bien à trouver les mots de réconfort et d’encouragement susceptibles de toucher l’ensemble de la population, compte tenu des circonstances, qu’il libéra de leur crainte ceux qui avaient été gagnés par la peur et inspira de l’espoir à tout le monde.Il avait alors vingt ans, et, malgré son âge, donna de multiples assurances sur son compte en manifestant un tel sens de la mesure qu’il parut avoir en réserve des atouts encore plus nombreux que sauraient faire valoir les épreuves. Il exempta les Macédoniens de toute obligation, mais ne les libéra pas de celle de servir dans l’armée ; en agissant de la sorte, il se gagna si bien l’affection de tout le monde que l’on disait que seule l’apparence physique du roi avait changé, non point ses vertus. Lire la suite au format, avec le texte latin >
- X + 436 pages. Index, Bibliographie
- Livre broché en cahiers cousus. 12.5 x 19.2 cm
- Bilingue. Français, Latin
- Collection des universités de France Série latine – Collection Budé N°418
- Parution : 23/02/2018
- EAN13 : 9782251014791
- 59 € en librairie ou sur notre site internet >
Voir également : les Budés réimprimés en 2018
Dans ce tableau régulièrement mis à jour, retrouvez tous les volumes de la CUF réimprimés dans l’année >