“Un homme qui serait prêt à se soumettre aux oracles peut-il être un citoyen responsable ?” se demandait Amin Maalouf dans la préface à De la divination, de Cicéron, publié dans la Roue à livres. Aujourd’hui, le fameux traité sur les croyances et les superstitions romaines est disponible également en édition critique bilingue, dans la Collection des Université de France.
De la divination, dans la collection Roue à Livres

En citoyen philosophe, Cicéron, dans De la divination, démonte, avec une logique implacable, les mécanismes de la crédulité et de la superstition. Conformément aux idéaux de la cité antique, il défend la liberté de pensée face aux dieux et à l’angoisse qui paralyse.
Cet ouvrage vif et ironique, qu’on lit d’une traite, est éminemment actuel. Il passionnera aussi par ses descriptions captivantes sur la voyance, l’astrologie, l’interprétation des rêves ou les oracles grecs et romains.
Pour la plupart de ces techniques divinatoires antiques, cet ouvrage constitue, dans un style vivant et avec un humour féroce, le seul témoignage qui soit parvenu au monde moderne.
Paru pour la première fois en 1992 dans notre collection Roue à Livres, version intégrale en traduction seule et commentaire, par Gérard Freyburger et John Scheid, il avait bénéficié d’une savoureuse préface de l’écrivain Amin Maalouf, que nous vous donnons à lire ci-dessous.
Cicéron s’en prend, courtoisement mais fermement, à ceux qui voudraient asservir la raison sous prétexte de préserver l’intégrité de la foi; il sent bien de quelle manière l’invocation abusive de la religion, en exerçant une sorte de terreur intellectuelle, abolit l’esprit critique, ramollit la raison, et ouvre la voie à la tyrannie.
De la divination, dans la collection Budé

Livre I, paru en 2022
Introduction générale par Jean-Marie André. Texte établi et traduit par François Guillaumont. Commentaire par Gérard Freyburger, avec le concours d’Anne-Laure Gallon-Sauvage
Le traité De la divination, rédigé en 44 avant J.-C., se présente comme un dialogue entre Cicéron et son frère Quintus. Au premier livre, Quintus, porte-parole des Stoïciens, défend la croyance en la divination ; son exposé est riche d’exemples et de citations poétiques.
Après une longue introduction générale, ce premier volume, œuvre de plusieurs spécialistes, offre le texte et la traduction du premier livre, avec un abondant commentaire.
Ce volume contient :
Introduction générale, par Jean-Marie André (144 pages)
Les problèmes de datation
Le personnage de Quintus Cicéron
Les implications politiques du dialogue
La culture historique dans le De diuinatione : histoire et politique
La culture religieuse de Cicéron : théologie et expérience
La culture scientifique et le De diuinatione
Les sources philosophiques du De diuinatione
Le genre littéraire du dialogue
La présence de la « culture libérale » dans le dialogue
Conclusions philosophiques
Le De diuinatione après Cicéron : l’histoire d’un texte et le destin d’une pensée
La tradition manuscrite du De diuinatione, par François Guillaumont
Les manuscrits carolingiens
Les Excerpta Hadoardi
Les manuscrits des Xe et XIe siècles
Les manuscrits plus récents (XIIe-XVe siècle)
Principes suivis dans cette édition
Conspectus siglorum
De la divination, Livre I
Texte et traduction
Commentaire, par Gérard Freyburger, avec le concours d’Anne-Laure Gallon-Sauvage
Notes critiques, par François Guillaumont
Au commencement, Romulus, le père de notre ville, a non seulement fondé Rome en prenant les auspices, mais lui-même, selon la tradition, fut aussi un excellent augure.


Livre II, paru en 2023
Introduction spécifique et commentaire par Yves Lehmann. Texte établi et traduit par François Guillaumont.
Au second livre, Cicéron lui-même, disciple de la Nouvelle Académie, critique les arguments et les exemples de son frère avec une verve ironique qui annonce l’esprit des Lumières. La rédaction du De diuinatione étant achevée pour l’essentiel à la mort de César, l’Arpinate – soucieux de renouer avec l’action politique – y intègre le bilan de son oeuvre philosophique.
Ce volume contient :
Introduction spécifique (35 pages)
Criticisme et fidéisme dans le traité De la divination, livre II, par Yves Lehmann
Orientation bibliographique, par Yves Lehmann
Conspectus siglorum
De la divination, Livre II
Texte et traduction
Commentaire, par Yves Lehmann
Notes critiques, par François Guillaumont
Index nominum
Index uerborum notabilium
Index uerborum Graecorum
En vérité, ce qui m’impressionne, c’est ce que Carnéade avait coutume de demander en premier lieu : sur quels objets porte la divination ? Est-ce sur les objets qui sont perçus par les sens ? Mais ceux-là, nous les voyons, nous les entendons, nous les goûtons, nous les sentons et nous les touchons. Y a-t-il donc en eux quelque chose que nous percevons par la prévision ou le transport de l’esprit plutôt que de façon naturelle ?
