Célébration des défenseurs de la foi : Grégoire de Tours, la Gloire des martyrs

Le troisième volume des traités de Grégoire de Tours traduits aux Belles Lettres rejoint notre collection des Classiques de l’Histoire au Moyen Âge. Inédit.

La Gloire des martyrs, le témoignage essentiel de l’évêque Grégoire de Tours († 594) sur le culte des martyrs vénérés en Gaule jusqu’à son époque, n’avait pas été traduit en français depuis 1857. Luce Pietri, spécialiste de l’Antiquité tardive, en propose une nouvelle traduction, à partir d’un texte latin revu, accompagnée d’une introduction fournie, de notes, d’index et d’une bibliographie. Édition bilingue latin-français.


« Qu’elle est grande la noblesse du nom de chrétien, quand la confession de foi est accompagnée des œuvres ! Car, ainsi que le dit l’Apôtre, la foi, si elle n’a pas les œuvres, est tout à fait morte. De même que ce n’est pas la naissance charnelle mais la foi qui fait les fils d’Abraham, de même ce n’est pas seulement la grâce du nom mais les œuvres qui distinguent les vrais chrétiens. À ce nom, les ténèbres s’illuminent, les serpents s’enfuient, les tenants de l’idolâtrie se prosternent, le devin se tait, le sorcier est paralysé, les adorateurs des démons sont chassés. Voici en effet ce que, dans son livre contre les juifs, notre cher Prudence rappelle : l’empereur, qui s’apprêtait à faire un sacrifice répugnant en l’honneur des démons après avoir adoré les dieux et s’être prosterné devant leurs effigies, regardait les prêtres de ces simulacres immoler quantité d’animaux dont ils tranchaient à la hache la tête ceinte de laurier. Tandis qu’un vieillard, plongeant ses mains ensanglantées dans leurs entrailles, maniait les différents viscères pour tenter de trouver, dans les fibres du foie et parmi les autres organes, quelque réponse d’une divinité, il constata que tout était perturbé et qu’il ne pouvait connaître avec certitude ce qu’il désirait savoir. Troublé, il s’écrie ceci : « Hélas, hélas, il se passe ici je ne sais quoi qui semble s’opposer à nos dieux. Je vois en effet que nos dieux se dispersent au loin et ne goûtent rien des sacrifices préparés pour eux. Cela vient – la chose est claire – des pouvoirs exercés par quelques dieux qui sont nos adversaires déclarés. Il serait étonnant que nos dieux ne soient pas poussés à cette fuite par l’un de ces sectateurs du dieu Christ, dont on affirme qu’il a été crucifié ! L’encens se refroidit dans les encensoirs, à l’autel le feu languit et le fer qui tranche les victimes paraît lui-même s’émousser. Maintenant, cherche, très sacré Auguste, celui qui, lavé par les eaux et oint du baume, est ici présent ; qu’il s’en aille à l’instant pour que reviennent les dieux que nous invoquons. » Alors qu’il lance ces imprécations, comme s’il voyait le Christ lui-même se venger de celles-ci, il tombe inanimé sur le sol, en invoquant les divinités outragées. Alors, à son tour, l’empereur en personne déposa son diadème et dit : « Qui, ici, est adversaire de nos divinités et, en adepte de la religion chrétienne, porte sur le front la marque du signe du chrisme et adore le bois de la croix ? Qu’il se déclare à l’instant ! » Alors l’un des gardes de l’empereur, sortant des rangs, jeta à terre ses armes et dit : « C’est moi, celui qui a le Christ pour Dieu et qui a été lavé par son baptême et racheté par sa croix ; moi, qui ne cessais d’invoquer son nom, tandis que vos prêtres consacraient aux démons les présentes victimes. À son nom, vos dieux s’enfuient, ne pouvant demeurer dans ce lieu où a été invoqué le nom d’une si haute majesté. » À l’énoncé des paroles du jeune homme, l’empereur, frappé de stupeur et tout tremblant, quitta le temple des démons et une telle crainte de Dieu s’empara de tous les assistants que nul ne suivit l’Auguste dans son palais ; mais tous, les mains et les yeux levés au ciel, louaient le Seigneur Christ d’une seule bouche et d’un seul cœur et, afin qu’il leur vienne en aide, l’invoquaient d’une voix suppliante. »

Extrait du chapitre 40.  Du chrétien qui se tint en présence d’un païen en train de sacrifier, pages 123-125.

Célébrer les « athlètes du Christ » pour l’édification de l’Église

La Gloire des martyrs se distingue aussi par une spécificité qui lui est entièrement propre : tout en faisant une large part à la Gaule, cet ouvrage est le seul à s’inscrire dans une dimension œcuménique, là où les autres livres hagiographiques se cantonnent, à de très rares exceptions près, dans les limites bien plus étroites de l’espace gaulois. Grégoire s’est en effet assigné pour tâche de recueillir tout ce qu’il était possible d’apprendre de son temps au sujet des martyrs victimes des persécutions et du culte rendu à ces derniers dans les diverses régions du monde. (…)

L’In gloria martyrum doit, pour l’évêque de Tours, constituer l’histoire providentielle du salut opéré, à l’exemple du premier d’entre eux, le Christ, par les martyrs. Aux fugaces événements de ce monde transitoire, sont donc opposés les miracles opérés par les « athlètes du Christ » qui, incessamment renouvelés à leur tombeau et multipliés dans tout l’univers par l’intermédiaire de leurs reliques, « confortent la foi des fidèles », contribuant, en vue de l’éternité, à l’édification de l’Église.

Extraits de l’introduction de Luce Piétri, pages VII- VIII.

La construction de l’ouvrage

[ Dans les extraits qui suivent, tirés de l’introduction, GM + numéro renvoie aux chapitres de La Gloire des martyrs auxquels se réfère Luce Piétri. ]

L’In gloria martyrum recense 112 martyrs nommément désignés – un chiffre qui ne tient donc pas compte des 48 martyrs anonymes annoncés en Arménie (GM 95), ni des 55 de la légion thébaine à Cologne (GM 61), sans parler du nombre non précisé de ceux d’Agaune (GM 75). Mais, il s’en faut que chacun de ces 112 bienheureux fasse l’objet d’une mention personnalisée, puisque 52 d’entre eux, ont été les victimes d’un massacre collectif (45 à Lyon, GM 48 ; 7 à Éphèse, GM 94) et que 20 ont souffert « en couple ». Reste que, grâce à cet ouvrage, l’historien dispose de données, certes plus ou moins développées selon les cas, au sujet de 75 cultes voués à des « athlètes du Christ ». (…)

C’est après la consécration de son homonyme sur le siège de saint Pierre, le 3 septembre 590, dernier événement en date de toute la série, – consécration dont la nouvelle lui est apportée par le diacre Agiulfus revenant de Rome à l’automne de cette même année –, que Grégoire a classé les 93 chapitres de l’ouvrage déjà rédigés, en veillant à concilier deux critères différents. Il a souhaité respecter la succession chronologique des événements majeurs : au début de son livre, il a, ainsi qu’il le précise, « inséré quelques‑uns des miracles du Seigneur et des saints apôtres, puis ceux des autres martyrs », traitant donc d’abord des temps apostoliques, avant d’en venir à l’époque des diverses persécutions déchaînées par les empereurs romains. Cette présentation ne se trouve nullement contrariée par l’ordre géographique qui préside essentiellement à la répartition des chapitres. Le lecteur est en effet invité à un tour du monde qui débute justement en Orient (GM 1‑34), berceau du christianisme, pour se poursuivre dans les principales régions de l’Occident, en Italie (GM 35‑46), puis en Gaule (GM 47‑88), dans l’Espagne wisigothique (GM 89‑92)7 et enfin en Afrique (GM 93). Cependant, cette répartition entre chacune des principales régions est volontairement rompue par Grégoire qui s’attarde souvent longuement, au sujet d’un martyr, sur la diffusion, loin des lieux où celui‑ci a souffert, de ses reliques et de son culte dans les autres parties du monde. (…)

Cette première mise en forme de l’ouvrage venait à peine d’être achevée avec ses 93 chapitres et peut‑être une préface déjà rédigée, lorsque Grégoire, à partir du chapitre 94, repart pour un nouveau cycle de récits (GM 94‑106) qui, plus bref, suit le même ordre géographique que précédemment, à commencer par 9 nouveaux chapitres « orientaux » (94‑102), pour lesquels, à l’évidence, l’évêque de Tours vient de recevoir une documentation toute fraîche. (…)

Aussi peut‑on supposer, sans trop s’aventurer, que les 9 nouveaux chapitres orientaux ont été rédigés à partir de 591 sur la foi des renseignements apportés par Symon et sans doute aussi par des membres de sa suite, tel l’interprète Iohannes. De l’Orient, Grégoire retourne ensuite à l’Occident, plus modestement représenté par quatre nouveaux chapitres, ses ressources documentaires s’amenuisant et ses forces déclinant – il est tout proche de la mort qui va l’emporter en novembre 594. Selon le plan précédemment établi, il enchaîne d’abord avec l’Italie pour une longue notice consacrée à Félix de Nole (GM 103), qu’il n’avait pas retenu dans la première section de son ouvrage, peut‑être parce qu’il n’était pas sûr que ce prêtre ayant longuement survécu aux tortures infligées par le persécuteur dût être considéré comme un martyr. Son réseau d’informateurs proches lui fournit des renseignements sur des faits récemment advenus, offrant matière à trois ultimes chapitres relatifs à la Gaule (GM 104‑106), l’avant‑dernier de même que le dernier s’achevant par un développement qui sert de conclusion à l’ensemble de l’ouvrage, sous forme respectivement d’une glorification des martyrs et d’une méditation au sujet de la toute‑puissance de la Croix précédemment exaltée par les premiers chapitres de l’In gloria martyrum. Pourvu définitivement de sa Préface, l’ouvrage, tel qu’il est parvenu jusqu’à nous, était, de même que ses autres écrits hagiographiques, pleinement achevé – on ne saurait en douter – lorsque, entre avril et août 594, Grégoire mit le point final à ses Histoires avec une récapitulation de toutes ses œuvres (Hist. X, 31, 19), également présente dans la préface donnée à la Gloire des Confesseurs. (…)

Le latin de Grégoire

Le texte

Le présent texte latin reproduit pour l’essentiel celui qu’a établi en 1885, pour la publication des MGH srm I, 2, Bruno Krusch et, sur plusieurs points particuliers, amélioré par lui‑même dans un « Appendix » paru en 1920 ; de cette révision nous n’avons cependant pas retenu les multiples variantes orthographiques proposées, car sans incidence pour la traduction. En d’autres cas, nous avons été amenés à choisir comme préférable soit la leçon manuscrite écartée en note par l’éditeur allemand, soit souvent, celle anciennement retenue par Ruinart.

Le latin de Grégoire

Dans ses protestations d’humilité, Grégoire déplore à maintes reprises sa rusticitas et se déclare incompétent en matière de morphologie et de syntaxe. Il est vrai que la langue dans laquelle il s’exprime n’est plus celle de Cicéron ou de Sénèque, mais le latin dit vulgaire, entendons celui qui est couramment parlé au VIe siècle et dont la transcription phonétique reproduit la prononciation des contemporains. (…)

Pour autant, le latin qu’écrit Grégoire n’est pas celui parlé par les gens du peuple, mais une langue littéraire. Et cette constatation vaut plus particulièrement dans le cas de l’In gloria martyrum. L’ouvrage se distingue des autres œuvres de l’évêque de Tours par le fréquent recours à un vocabulaire savant, par l’ampleur du phrasé ainsi que par la recherche d’effets stylistiques permettant de donner un tour plus dramatique à ses récits : il semble que le sujet dont traite l’ouvrage, l’éminente noblesse des martyrs, ait incité l’auteur à user d’un ton soutenu et à tenter de rivaliser sur ce point avec les écrivains de renom dont il cite abondamment des extraits. (…)

La traduction

La plus récente traduction en français moderne, celle procurée par Henri‑Léonard Bordier, remonte à 1857. Non dépourvue de mérites à cette époque, elle est rédigée dans une langue qui a beaucoup vieilli et surtout elle est souvent peu fidèle, présentant maints faux‑sens voire quelques contre‑sens, lorsqu’elle ne renonce pas à rendre les passages les plus difficiles. Dans la présente traduction, nous avons adopté les règles suivantes :

• Les noms de personnes, lorsqu’il s’agit de martyrs ou de confesseurs qui sont universellement connus, sont donnés sous leur forme moderne en français, à l’exception de ceux des victimes plus obscures de persécutions collectives, tels les martyrs de Lyon. Les autres personnages – à l’exception des souverains et des écrivains antiques dont les noms sont francisés –, conservent leur appellation originelle, latine ou grecque.

• Les toponymes sont mentionnés sous leur dénomination moderne, y compris pour des villages ou des lieux‑dits, puisque que ces derniers, à une exception près, sont parfaitement identifiés.

• Reste le problème que posent quelques vocables latins fréquemment utilisés dans le texte :

• Le substantif uirtus, qui revient incessamment, n’a pas en français d’équivalent ayant la même capacité polysémique et doit donc être rendu, suivant le contexte par des termes différents : il désigne tantôt le pouvoir miraculeux détenu par Dieu tout‑puissant et concédé par lui aux martyrs, tantôt le miracle lui‑même, tantôt la « vertu », dans l’acception un peu vieillie de principe inhérent à un objet et lui conférant une efficacité bénéfique, soit enfin, le plus souvent au pluriel, l’ensemble des qualités morales d’un saint ou d’un fidèle.

• Inversement, le vocabulaire de Grégoire est, pour désigner un même objet, riche de plusieurs termes, là où le français n’en possède qu’un seul : c’est le cas pour les synonymes latins de reliquiae, exprimant la foi que suscitent ces « restes » des martyrs, en tant que « gages » (pignora) d’une intervention céleste ou en leur qualité de « porteurs de bienfaits » (benedictiones).

• Enfin, urbs étant employé par Grégoire, tantôt au sens d’agglomération urbaine, mais tantôt aussi comme synonyme de ciuitas, il a paru nécessaire de préciser dans la traduction, en fonction du contexte, « la ville de… » ou « la cité de… ».

Extrait – De l’eau d’une source reparue grâce à son pouvoir (chapitre 36)

Il y avait dans le territoire de la ville de Limoges une source propre à l’irrigation, dont l’eau favorisait par sa proximité et fécondait par son abondance aussi bien les plantations des vergers que les cultures des champs. Elle était amenée par des dérivations artificielles aux endroits où elle était nécessaire, de telle sorte que l’industrie suppléait la nature là où celle-ci faisait défaut. Et, de sa veine intarissable, elle amenait des eaux si douces qu’on pouvait voir potagers et vergers s’épanouirent, une fois qu’elle les avait arrosés. La grâce octroyée par la majesté divine se montrait là si efficace que partout où l’eau était amenée, les semences se développaient rapidement. Mais comme les habitants du lieu, s’en faisant comme un jeu, la distribuaient en n’importe quels endroits, à cause, je le crois, de la jalousie du Tentateur, elle disparut sous terre et elle resurgit en minces filets à douze stades de là, au milieu d’un marécage où elle ne pouvait être d’aucune utilité. Aussitôt, une crainte assiège tous les esprits : qu’allait-il advenir de cette région ? Les habitants du lieu redoutent sa ruine et regrettent, avec des pleurs incessants, les bienfaits qu’ils s’étaient accoutumés à recevoir. Une année de sécheresse passe, puis une autre. Tout meurt de soif dans ce lieu, tout ce que l’on avait coutume naguère d’irriguer. Mais la troisième année, il se trouva qu’un voyageur de passage montrait des reliques du bienheureux martyr Clément – que nous avons précédemment mentionné – et qu’il les apporta à Aredius, prêtre de la ville en question et homme de foi d’une parfaite sainteté. C’est en ce dernier que les gens du voisinage, accablés nuit et jour de tristesse, plaçaient leur confiance, sûrs que, si par sa prière il le demandait au Seigneur, la source pourrait être rendue à son lieu d’origine. Il leur dit : « Allons, mes très chers, si, comme notre porteur l’a assuré, ces reliques sont vraiment celles du martyr Clément, cela se vérifiera lorsque leur vertu se manifestera. » Alors, tout en psalmodiant, il se rend à l’endroit de la source. Après récitation des psaumes, il se prosterne en prière, en ayant déposé les saintes reliques à l’arrivée même de la source ; et il demanda que, à l’exemple de celui qui avait jadis, dans le désert, pour les hommes condamnés à fendre le marbre, fait jaillir un flot rafraîchissant, de même une nouvelle fois, en ce lieu, Clément, par son intercession, fasse revenir les eaux que la clémence divine avait précédemment accordées. Aussitôt, la veine liquide resurgit à sa source, faisant jaillir de grandes quantités d’eaux et, en dévalant, celle-ci remplit le lit qui avait été le sien auparavant. Saisi d’admiration, le peuple rend d’infinies grâces au Seigneur qui a révélé le pouvoir du martyr et daigné exaucer la prière de son fidèle serviteur.

Extrait – De la mouche importune chassée par un signe de l’évêque (chapitre 106)

Dans le territoire de la cité de Poitiers, le prêtre Pannichius, alors qu’il était attablé avec des amis qu’il avait invités à un repas, réclama une coupe à boire. Une fois qu’il eut été servi, une mouche importune vint voler tout autour de la coupe, cherchant à la souiller. Comme, à plus d’une reprise, il l’avait écartée d’un revers de la main, mais qu’après s’être envolée un peu plus loin, elle revenait sans cesse à la charge, le prêtre comprit qu’il s’agissait d’une embûche de l’ennemi : au-dessus de la coupe qu’il tient de la main gauche, il fait, de la droite, le signe de la croix ; elle se brise aussitôt en quatre morceaux et le liquide qu’elle contenait, après avoir été projeté en l’air, se répand sur le sol ; ainsi apparut-il très clairement qu’il s’était agi là d’une embûche de l’ennemi. Et donc, toi aussi, si tu traces, d’un geste assuré et non timide, le signe salutaire sur ton front ou sur ta poitrine, alors tu seras, en résistant ainsi aux vices, tenu pour un martyr, parce que les martyrs eux-mêmes ont remporté de très glorieuses victoires, non par leurs propres forces, mais avec l’aide de Dieu, par le signe de la croix ; or, nous l’avons souvent dit, par leur intermédiaire, c’est le Seigneur qui combat et triomphe. Il faut donc, nous aussi, rechercher leur patronage afin de mériter la faveur de leurs suffrages et d’obtenir par leur intercession ce que, par nos mérites, nous ne sommes pas dignes de recevoir, en sorte que, bénéficiant de l’aide de la sainte Trinité, nous méritions de devenir des martyrs en refrénant nos désirs charnels, comme l’a dit lui-même celui qui, dans le ciel, couronne de pierres précieuses ceux qui combattent avec foi pour lui. Qu’il daigne protéger dans le siècle les disciples et admirateurs de ses amis et qu’il permette que les martyrs assistent ceux de ces derniers qui les invoquent, eux que, après leur victoire, le paradis accueille dans une immortalité bienheureuse. Et qu’à l’heure de l’examen suprême, l’indulgence de ces médiateurs, auréolés de la gloire éternelle, nous accorde le pardon ou nous soumette
passagèrement à une peine légère ; et que les coupables d’actes criminels ne soient pas condamnés à perpétuité, eux qui ont été rachetés au prix d’un sang précieux.


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Grégoire de Tours, La Gloire des martyrs

Édité et traduit par Luce Piétri. Collection Classiques de l’Histoire au Moyen Âge, n°57.

Livre broché, couverture à rabats. 12 x 19 cm – LXXIV + 342 pages, bibliographie, index

Bilingue latin-français

En librairie le 7 février 2020 – EAN13 : 9782251447452 – 55 €


Grégoire de Tours aux Belles Lettres

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