Waterloo : Napoléon a dit…

C’était il y a 200 ans. Retour sur une défaite, par Napoléon lui-même (citations remises en contexte par Lucian Regenbogen) :

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Lucian Regenbogen, Napoléon a dit. Aphorismes, citations et opinions, préface de Jean Tulard, 3e tirage (1998), 2011, 464 pages, index, bibliographie, 13,20 €.

« Tu n’avais jamais assisté à pareille fête. Ton début est rude, mais ton éducation se fera plus vite. »

  • Au lieutenant Gudin.
    Faisant une reconnaissance jusqu’au pied du Mont-Saint-Jean avec le général Bertrand, et s’adressant à un jeune officier. Le lendemain, 17 juin, le sort de l’Empire et de Napoléon se jouait non loin du village de Waterloo. L’attaque française contre les Anglais commença avec retard, le 18 juin (vers midi), à cause d’un violent orage qui avait détrempé le terrain toute la nuit, et probablement  d’un secret espoir de Napoléon de voir le maréchal Grouchy, envoyé à la poursuite des Prussiens de Blücher, le précéder sur le théâtre des opérations. Mais ce fut le corps des Prussiens du général Bülow qui, dans l’après-midi, déboucha le premier. La défaite française était consommée. La bataille coûta 30 000 hommes aux Français et 25 000 aux alliés. Les vainqueurs ne purent cependant conquérir aucun drapeau de l’armée française.

« Vous les voyez ! Ce n’est pas eux que j’ai comblés d’honneurs et gorgés d’argent. Que me doivent-ils ? Je les ai trouvés et je les ai laissés pauvres. Mais l’instinct de la nécessité les éclaire. La voix du pays parle en eux. »

  • Après le désastre de Waterloo, l’empereur rentra à Paris le 21 juin. Des milliers d’hommes accoururent devant le Palais de l’Élysée pour l’acclamer et l’encourager. L’armée et le peuple manifestèrent en faveur de l’empereur, les 70 000 soldats venus de Waterloo, rassemblés à Laon sous le commandement de Soult, n’aspirant qu’à prendre leur revanche, en faisant confiance au génie de Napoléon.

« C’est dans les temps difficiles que les grands hommes déploient toute l’énergie de leur caractère et deviennent un objet d’admiration pour la postérité. »

  • Dans la réponse de l’empereur adressée à la chambre des Pairs.
    Le 22 juin, pressé par les députés, Napoléon abdiqua en faveur de son fils. (Page 226)

« Peut-être que la pluie du 17 juin a plus influencé qu’on ne le croit la perte de Waterloo ; si je n’avais pas été si fatigué j’aurais couru à cheval toute la nuit. Les plus petits événements en apparence ont souvent les plus grands résultats. »

  • À Gourgaud.
    Entre autres causes de la défaite de Waterloo, le mauvais état du terrain détrempé par la pluie de la veille retarda l’attaque française du 18 juin 1815 qui fut déclenchée à midi seulement, au lieu des 9 heures du matin prévues tout d’abord par l’empereur. (Page 252)

« Tué à Moskova, c’était finir comme Alexandre [le Grand] ; tué à Waterloo, c’était bien mourir. »

  • À Montholon.
    Regrettant de devoir finir ses jours comme prisonnier en exil et non en héros sur l’un de ses glorieux champs de bataille. (Page 252)

« La patrie soupire et la gloire est en deuil… »

  • À Montholon.
    En 1815, après la défaite de Waterloo et l’exil de l’empereur, la France fut ramenée à ses frontières de 1790. Elle dut payer 700 millions de francs et d’indemnités de guerre et subit une occupation armée de trois ans. Pendant cette période, la France se trouva face à l’Europe dans une position de faiblesse sans précédent. (Page 260)

« Les hommes de 1815 n’étaient pas les mêmes que ceux de 1792. Les généraux craignaient tout… J’aurais eu besoin d’un commandant de la garde ; si j’avais eu Bessières à Waterloo, ma garde aurait décidé de la victoire. Il était d’une bravoure froide, calme au milieu du feu ; il avait de très bons yeux, il était fort habitué aux manœuvres de cavalerie. Plein de vigueur mais prudent et circonspect. On le verra dans toutes les grandes batailles rendre les plus grands services. Il avait en moins ce que Murat avait de trop. »

  • Un dernier hommage, à Sainte-Hélène, devant Gourgaud, à la mémoire du maréchal Bessières, connu autant pour son intrépidité à toute épreuve que pour sa loyauté et sa magnanimité. (Page 289)

Lucian Regenbogen, Napoléon a dit. Aphorismes, citations et opinions, préface de Jean Tulard, 3e tirage (1998), 2011, 464 pages, index, bibliographie, 13,20 €.

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