Hippocrate, Plutarque et Choricios de Gaza en budés

La livraison d’octobre pour la Collection des Universités de France série grecque est arrivée ! Elle explore l’œuvre la plus célèbre du médecin grec Hippocrate, Le Serment, répond à d’étonnantes questions naturelles du Plutarque moraliste et détaille les épithalames du rhéteur tardif Choricios de Gaza.

Hippocrate Serment

Hippocrate, Le Serment | Les Serments chrétiens | La Loi

Texte établi et traduit par Jacques Jouanna – 528 pages dont 182 pages de notice d’introduction – Index

Le Serment d’Hippocrate est l’œuvre la plus célèbre de la Collection Hippocratique avec les Aphorismes. Depuis la Renaissance, le Serment est publié en tête de l’ensemble de la soixantaine de traités attribués à Hippocrate (né à Cos en 460). C’est le serment juré par le disciple pour garantir le contrat qui le lie à son maître lorsqu’il entre dès l’enfance dans l’école médicale où il aura le privilège de recevoir un enseignement moyennant salaire. Ce serment est né dans un contexte historique précis, celui de la grande famille médicale des Asclépiades qui prétendait descendre d’Asclépios, le dieu de la médecine, à laquelle appartient Hippocrate. La médecine s’y transmettait de père en fils. Mais la famille décida de s’ouvrir à des disciples extérieurs à la famille. Cette ouverture s’est faite à l’époque d’Hippocrate, dont on sait, par le Protagoras de Platon (311 b) qu’il enseignait la médecine moyennant salaire. Le Serment doit sa célébrité pérenne aux exigences déontologiques et morales auxquelles le futur médecin doit se conformer : veiller à l’utilité du malade, ne donner ni poison ni abortif, conserver une conduite irréprochable lors de la visite des malades et respecter le secret médical. L’actualité du Serment n’est pas à démontrer : le Conseil National de l’Ordre des médecins possède sur son site une version actualisée du Serment d’Hippocrate.
Ce Serment païen a été conservé et aménagé dans le milieu chrétien. On possède un Serment chrétien en prose et un autre en vers.
Au Serment est joint le traité de la Loi qui forme couple avec lui depuis l’Antiquité. Moins célèbre, ce petit traité ne manque pas d’intérêt et de charme, car il a pour objet de définir les meilleures conditions de l’enseignement d’une véritable médecine à l’heure où, dans une profession qui n’était pas réglementée, les charlatans sont plus nombreux que les véritables médecins.
Ces trois Serments et la Loi font l’objet d’une nouvelle édition critique qui prend en compte pour la première fois non seulement la totalité des manuscrits grecs, mais aussi la tradition papyrologique et les traductions arabe et latine. Le commentaire critique utilise en particulier les documents épigraphique et papyrologique pour montrer ce qu’il y a de traditionnel et d’original dans la rédaction du Serment médical.

Le Serment d’Hippocrate ancien | Extrait

« Je jure par Apollon médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, et par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin, d’exécuter, selon ma capacité et mon jugement, ce serment et ce contrat.

(Je jure) de considérer d’abord mon maître en cet art à l’égal de mes propres parents ; de mettre à sa disposition des subsides et, s’il est dans le besoin, de lui transmettre une part de mes biens ; de considérer sa descendance mâle à l’égal de mes frères, et de leur enseigner cet art, s’ils désirent l’apprendre, sans salaire ni contrat ; de transmettre les préceptes, les leçons orales et tout le reste de l’enseignement à mes fils et à ceux de mon maître, et aux disciples liés par un contrat et un serment, suivant la loi médicale, et à nul autre.
J’utiliserai tout le régime pour l’utilité des malades, selon ma capacité et mon jugement ; mais si c’est pour leur perte ou une injustice à leur égard, (je jure) d’y faire obstacle selon ma conscience. Je ne remettrai à personne une drogue mortelle si on me la demande, ni ne prendrai l’initiative d’une telle suggestion. De même, je ne remettrai pas non plus aux femmes un pessaire abortif. C’est dans la pureté et la piété que je passerai ma vie et exercerai mon art. Je n’inciserai pas non plus les malades atteints de lithiase, mais je laisserai cela aux hommes spécialistes de cette intervention.

Dans toutes les maisons où je dois entrer, je pénétrerai pour l’utilité des malades, me tenant à l’écart de toute injustice volontaire, de tout acte corrupteur en général, et en particulier des relations sexuelles avec les femmes ou les hommes, libres ou esclaves. Tout ce que je verrai ou entendrai au cours du traitement, ou même en dehors du traitement, concernant la vie des gens, si cela ne doit jamais être répété au-dehors, je le tairai, considérant que de telles choses sont secrètes.

Eh bien donc, si j’exécute ce serment et ne l’enfreins pas, qu’il me soit donné de jouir de ma vie et de mon art, honoré de tous les hommes pour l’éternité. En revanche, si je le transgresse et me parjure, que ce soit le contraire de cela. »

Page VIII

 

 

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Plutarque T59 3D

Plutarque, Œuvres morales. Tome XIII, 1ère partie | Traité 59| Questions naturelles

 Introduction générale et notes par Michiel Meeusen, histoire du texte, texte et traduction par Filippomaria Pontani – 208 pages dont 35 pages de notice d’introduction et 33 pages d’histoire du texte. Bibliographie

Les Questions naturelles de Plutarque sont un ouvrage important pour son contenu scientifique, qui porte sur des caractéristiques étonnantes et parfois inattendues du monde naturel, pour ses sources, qui s’étendent de la poésie archaïque grecque à la philosophie aristotélicienne, pour sa forme, qui relève du genre question-réponse, et pour sa tradition manuscrite, qui inclut des chapitres connus seulement à travers la tradition indirecte de Michel Psellos ou la traduction latine de l’humaniste Gysbertus Longolius.

Ce livre offre un texte critique entièrement revu sur les manuscrits médiévaux (dont un au moins jamais employé jusqu’ici), une nouvelle histoire de ce texte si tourmenté, une introduction générale qui aborde les principales sources et les principales caractéristiques du traité, ainsi qu’un riche apparat de notes complémentaires qui discutent en détail chacune des questions posées par Plutarque, avec de nouvelles interprétations fondées sur la comparaison avec d’autres sources anciennes ainsi que sur l’analyse détaillée du texte.

Les larmes des sangliers et des cerfs | Extrait audio

Pour quelle raison les larmes des sangliers sont-elles douces alors que celles des cerfs sont salées et ordinaires ? …

 

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Choricios 3D

Choricios de Gaza, Discours et fragments | Discours publics
Épithalame pour Zacharie (OR. V). Épithalame pour Procope, Jean et Élie (OR. VI)

Texte établi, introduit et commenté par Chiara Telesca, traduit par Nadine Sauterel – 240 pages dont 45 pages d’introduction. Bibliographie, index.

Le présent volume propose l’édition critique avec introduction, traduction et commentaire des discours V (Épithalame pour Zacharie) et VI (Épithalame pour Procope, Jean et Élie) de Choricios de Gaza. Ils relèvent du genre de l’ἐπιθαλάμιος λόγος qui jouissait d’une grande popularité dans l’Antiquité. Dédiés aux étudiants du rhéteur, les épithalames de Choricios témoignent de la relation unique qui les liait à leur maître et contiennent donc des arguments inédits pour ce genre de discours, notamment de nombreuses informations sur le milieu scolaire. L’intérêt de ces textes réside également dans le fait qu’ils demeurent, à ce jour, l’unique témoignage du déroulement des rites nuptiaux dans l’Antiquité tardive. En effet, au-delà de la fiction littéraire, ils ont certainement été récités lors du mariage, quoique dans différents contextes : l’un présente les caractéristiques habituelles d’un discours récité en cette circonstance, tandis que l’autre, qui célèbre trois couples simultanément, fait penser à une exécution publique au sein-même de l’école de rhétorique.
Même si l’intérêt pour les deux discours nuptiaux s’est récemment renouvelé, on ne dispose pas d’édition incluant les dernières conjectures, ni de traduction publiée en langue moderne, ni de commentaire. Aussi, ce volume, le premier de la série consacrée à Choricios dans la Collections des Universités de France, sous la direction d’Eugenio Amato, et qui relève d’un projet soutenu par l’Institut Universitaire de France, se propose d’y remédier en procurant aux chercheurs une édition basée sur une nouvelle collation du manuscrit de Madrid, BNE, 4641 (M), témoin principal des deux textes, et de son apographe, le manuscrit de Madrid, BNE, 4636 (N) et qui, contrairement à celle procurée en 1929 par Richard Foerster dans la collection teubnerienne, rend compte des extraits des épithalames de Choricios transmis par un manuscrit de Florence, Biblioteca Medicea Laurenziana, Plut. 58, 24 (ff. 71-79), copié entre le XIe et le XIIe siècles. Il fournit en outre la première traduction française des deux discours et un riche commentaire philologique et linguistique qui s’étend aux réalités historiques dans la mesure où il étudie diverses caractéristiques de langage, analyse les contributions qui ont amélioré l’interprétation du texte et aborde les realia évoquées, notamment celles qui touchent aux rites nuptiaux et au milieu scolaire et culturel de Gaza.

Le mariage comme remède et comme solution | Extrait audio

Par où dois-je commencer ma louange ? N’est-il pas évident que le mariage a droit à l’hommage qui lui est dû ? Que pourrait-il y avoir de plus antique que lui, si rien n’existe sans l’amour et si l’amour a précédé le mariage ?…

 

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