Lucien, Œuvres complètes, une édition d’exception

Malgré les siècles qui nous séparent de lui, le scepticisme désabusé de Lucien de Samosate, son refus des fanatismes, de la superstition, des faux prophètes, des cultes irrationnels, des maîtres à penser qui manipulent la jeunesse, sont d’une actualité brûlante.
Le regard que ce brillant orateur porte sur la société est très noir : il voit avec dégoût triompher convoitise, cruauté, servilité, vulgarité… Satiriste dans l’âme, il stigmatise l’hypocrisie sous toutes ses formes. Son humour est dévastateur, qu’il caricature coquettes, pédants, gloutons, débauchés, ou misanthropes.

La traduction intégrale (à l’exception de quelques textes apocryphes, rejetés par la majorité des critiques), par Anne-Marie Ozanam, est la première en France depuis celle d’Émile Chambry, qui date de 1933-1934. Nous la publions ce jour en un livre unique, relié sous jaquette. Quatrième de couverture et sommaire complets >

Lucienne (sans fond)

Quelques vues de l’ouvrage

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Note sur la présente traduction

Le corpus

Nous présentons la traduction des textes dans l’ordre traditionnel du corpus du Vatic. gr. Γ. Nous avons suivi Jacques Bompaire qui, dans le tome II, considère comme apocryphes les Longues Vies, et Mathew D. Macleod qui, dans le tome VIII de l’édition Loeb, rejette les Amours, l’Alcyon, l’Okypous, et le Traité sur la danse (qui est de Libanios). Le lecteur ne trouvera donc pas la traduction de ces œuvres mais seulement un bref commentaire les présentant et expliquant pourquoi elles doivent être considérées comme n’étant pas de Lucien. Nous avons cependant fait trois exceptions (pour l’Âne ou Loukios, l’Éloge de Démosthène et Le Cynique), considérant que ces œuvres, même apocryphes, présentaient un intérêt certain. Quant au Philopatris, au Charidémos, au Néron et aux Épigrammes, elles ne figurent pas dans les Œuvres complètes traduites par Émile Chambry dont Alain Billault et Émeline Marquis ont récemment assuré la réédition.

Transcription des lettres grecques

En ce qui concerne les noms propres classiques, nous maintenons, bien sûr, l’orthographe traditionnelle. Pour les autres, nous transcrivons le kappa en k devant e, i et y (pour éviter une prononciation en sifflante) mais en c devant a, o et  u (pour éviter l’aspect trop exotique de cette lettre, si rare dans la langue française), et nous transcrivons le chi en ch. Dans le même esprit, nous n’avons pas distingué l’omicron de l’oméga. L’upsilon est transcrit en y, sauf dans les diphtongues où nous maintenons le u (au, eu, ou) ainsi que dans les formes ui et iu. Nous avons transcrit l’épsilon comme l’êta par é avant une syllabe sonore, è avant une syllabe muette pour éviter une prononciation aberrante en français. Nous avons rendu la diphtongue ei par éi. Les diphtongues oï et aï ont été signalées par un tréma.

Comme Alciphron, Lucien invente souvent, surtout dans les Histoires vraies, des noms propres qui sont des sortes de mots-valises (formés de deux noms accolés). Comme nous l’avons fait en traduisant Alciphron, nous donnons leur traduction entre parenthèses, pour que le lecteur puisse saisir le sens de ces mots, et nous maintenons le terme grec pour conserver les sonorités savoureuses des termes. Ainsi nous parlerons des Hippogypes, en précisant que le mot composé signifie vautours-chevaux.

Calembours

La prose de Lucien est riche en calembours qu’il n’est pas toujours possible de rendre littéralement en français. Nous avons cherché des équivalents les plus proches possible, en indiquant toujours en note en quoi consistait le jeu de mot original.

Prose et poésie

Comme Plutarque avant lui, Lucien introduit dans son texte de nombreuses citations poétiques, qu’il s’agisse d’Homère ou d’extraits de théâtre. Nous avons tenté de les rendre par des alexandrins, ce dont nous nous expliquons dans notre introduction au Zeus tragédien. Il nous semblait dommage en effet de ne pas faire entendre ces changements de rythmes et ces jeux de références sur lesquels repose, en grande partie, le charme de son écriture.

Traduction de l’ionien

Certains passages (des Vies à vendre, de La Double Accusation ou les Tribunaux ) ou certains textes entiers (La Déesse syrienne, De l’astrologie) sont en ionien, la langue d’Hérodote, que Lucien entend pasticher. Nous avons essayé de relever le défi proposé par Alain Billault dans la réédition de la traduction d’Émile Chambry : « Il aurait fallu recourir à un pastiche de la langue française du XVIe siècle ». Nous avons donc tenté une traduction en « moyen françois », comme l’a fait en middle english Aurris M. Harmon dans le quatrième volume de l’édition Loeb. Nous nous en expliquons plus longuement dans notre introduction à la Déesse syrienne, en renouvelant nos remerciements à Mme  Sylvie Guichard et à Mme Marie-Claude de Crécy pour leur aide irremplaçable.

Anne-Marie Ozanam.

Lucienne (sans fond).png

Fleuron dessiné par Xavier Carteret !

Extraits offerts :

Feuilletez deux textes complets, avec leur introduction : Sur l’ambre ou sur les cygnes, et l’éloge de la mouche :

lucien extrait


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Lucien 3D

 

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