Série indienne ~ Deux upaniṣads ésotériques et cosmologiques illustrées par Augustin Frison-Roche

Notre nouvelle série d’édition consacrée aux textes les plus éclairants de l’Inde ancienne dévoile les leçons de deux des plus grandes upanishads, mises en beauté par le peintre Augustin Frison-Roche.

Dix classiques pour regarder l’Inde dans les yeux

Avec la série indienne dont les dix parutions prévues courront sur toute l’année 2022, les Belles Lettres vous convient à vous initier aux secrets immensément riches de l’Inde classique. Afin de vous relater les milles splendeurs promises dans ces volumes de la manière la plus agréable possible, nous avons appuyé sur leur mise en valeur par des illustrateurs contemporains, de tous horizons (peinture, dessin, photographie…). Augustin Frison-Roche, Roshni Vyam, Anthony Cerulli, Benjamin Van Blancke (et bien d’autres à découvrir tout au long de l’année) ont mis leur talent autant que leur passion au service de cette immersion complète, et inédite, au cœur des ouvrages qui leur ont été confiés. Leurs créations uniques spécialement conçues pour notre série d’édition ourlent les textes retenus d’un jeu d’ombres et de lumières, entre hier et aujourd’hui, entre la plume et le pinceau, ou l’objectif.


Enseignements de la forêt. Enseignements pour les chantre

Nous avons distingué trois domaines dans la réflexion des penseurs védiques : le rituel, les réalités cosmiques et le corps humain ou l’être humain.
Patrick Olivelle, introduction

Les deux upaniṣads présentées dans ce volume sont les plus anciennes et les plus importantes parmi la centaine de textes que compte ce corpus datant des VIIe-VIe siècles av. J.-C. 

Témoins du passage d’une société ancienne très ritualisée à un monde qui se dote d’institutions et de nouvelles conceptions religieuses, elles sont une source d’information précieuse sur l’histoire religieuse, sociale et intellectuelle de l’Inde ancienne. 

Textes ésotériques, elles transmettent à la fois des données essentielles sur le rituel védique, ses formules, ses gestes et son sens, mais elles constituent aussi une source d’information de premier ordre sur les cosmologies des anciens Indiens et sur leur perception de l’homme, de son corps, de ses fonctions vitales et cognitives. 

La traduction de l’académicien Émile Senart constitue la traduction française de référence de ces deux textes. L’introduction de Patrick Olivelle expose en termes simples ce que sont les upaniṣads, quand, où et par qui elles ont été composées et permet d’appréhender leur place dans le corpus védique et dans l’histoire de la culture indienne. 

~ La Bhad-āraṇyaka-upaniṣad et la Chāndogya-upaniṣad ont fait l’objet d’éditions en sanskrit, traduites et annotées, par Émile Senart (1947‑1928), publiées à titre posthume aux Belles Lettres dans la « Collection Émile Senart », respectivement en 1934 et 1930. Ce sont ces traductions ainsi qu’une partie des notes qui ont été reprises dans ce volume.

~ L’introduction de Patrick Olivelle est tirée de son édition bilingue (sanskrit-anglais) des Upaniṣads : The Early Upaniṣads, annotated text and translation, New York, Oxford University Press, 1998. En 57 pages, elle aborde les points suivant :
• L’arrière plan social des upaniṣads
• L’histoire littéraire des upaniṣads
Les upaniṣads dans le corpus védique
La composition des upaniṣads
• Les rituels védiques
• Les cosmologies védiques
• Physiologie et psychologie humaines
• Les liens cosmiques

~ Les illustrations sont la reproduction de la série « Upanishads », 6 huiles sur bois (1,00 x 0,65 m) d’Augustin Frison-Roche réalisées à l’automne 2021 pour cette édition.


Le roi des forêts

Comme un arbre, roi des forêts,
Tel est l’homme exactement :
Ses poils sont les feuilles,
Sa peau l’écorce extérieure.


Le sang sort de sa peau,
Comme la sève de l’écorce ;
De l’homme blessé il coule,
Comme le suc de l’arbre frappé.


Les chairs sont les éclats,
Les tendons l’aubier, ce qui est résistant ;
Les os sont l’intérieur du bois ;
La moelle, de part et d’autre, ressemble à la moelle.


Abattu, un arbre repousse,
Rajeuni, de la racine ;
Mais le mortel abattu par la mort,
De quelle racine repousserait-il ?


Ne dites pas : Du sperme :
Il n’est de sperme que d’un vivant ;
Comme s’il poussait de graine,
Mort, on voit l’arbre renaître.


Si l’on arrache avec les racines
Un arbre, il ne revit pas ;
Et le mortel abattu par la mort,
De quelle racine repousserait-il ?


L’homme est né une fois pour toutes : il ne naît pas ;
Qui donc pourrait le faire renaître ?
Brahman est connaissance, est béatitude
De qui demeure tranquille et le connaît.

Ecouter cet extrait lu :


Même si, en théorie, l’ensemble du corpus védique est considéré comme une vérité révélée, ce sont en fait les upaniṣads qui ont influencé le plus durablement la vie et la pensée des diverses traditions religieuses que nous en sommes venus à appeler hindouisme. Les upaniṣads sont ainsi les textes par excellence de l’hindouisme.
Patrick Olivelle, introduction

Om. C’est, en vérité, l’aurore qui est la tête du cheval du sacrifice…

Feuilletez l’extrait du début de l’Enseignement de la forêt :


Enseignements de la forêt

Enseignements pour les chantres

La Brihad-aranyaka-upanishad et la Chandogya-upanishad

Traduction et notes d’Émile Senart. Introduction de Patrick Olivelle, traduite de l’anglais par Laurent Cantagrel. Illustrations inédites d’Augustin Frison-Roche

Lire relié • 352 pages • 6 illustrations inédites • 12,5 x 19 cm • 24,50 €

Disponible en librairie depuis le 30 mars 2022, ou sur notre site internet.


Augustin Frison-Roche, Peintures (2009-2012)

Fauves et fleurs, dragons et papillons, Augustin Frison-Roche les peint tous, comme les guerriers et les saintes, les forêts et les villes, dans une lumière comme venue du plus profond de l’être, une lumière qu’il a le rare talent de projeter sous un ciel d’or. Son éclat si moderne tient à la maîtrise d’une beauté sobre et fastueuse, où tout nous entretient, dans l’équilibre et la cadence, de la poésie et de la rêverie, des rythmes et des rites.
Stéphane Barsacq

Dans une monographie préfacée par Stéphane Barsacq, retrouvez chez nos partenaires des Éditions Klincksieck les séries emblématiques du peintre, reproduites magnifiquement, et accompagnant l’exposition L’Or du soir à la Galerie Guillaume (Paris, 8e) à partir du 8 avril 2022 > 28 mai 2022.


La poésie épique du Raghuvamsha de Kalidasa


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