Emmanuel Berl, Prise de sang : réédition d’un esprit injustement méconnu

Dans son livre examen de conscience, le romancier et essayiste Emmanuel Berl revient sur la trahison de la France envers lui et ses coreligionnaires. S’il revient sur le passé, sans le ressasser, c’est pour mieux se projeter dans l’avenir immédiat. À cinquante-quatre ans, il sait que sa vie est loin d’être finie dans une France qu’il aime tant, malgré tout.

Emmanuel BERL, Prise de sang, présentation et biochronologie par Bernard Morlino, postface par Bernard de Fallois, paru le 18 septembre 2020

La guerre finie, la paix revenue, Emmanuel Berl (1892-1976) veut comprendre ce qui est arrivé. En 1945, le « Voltaire du XXe siècle » se demande : comment un Juif va-t-il pouvoir vivre en France ? Dans Prise de sang (1946), Berl revient sur sa plus grande blessure : son pays lui a dit en 1940 qu’il n’était plus un Français comme les autres. Pour lui, il n’y a rien de plus grave qu’un pays qui reprend à quelqu’un ce qu’il lui avait donné à sa naissance. Depuis son enfance, Berl s’était toujours considéré Français avant d’être Juif. Ce sont les autres qui lui ont dit qu’il était Juif. La France de Pétain l’a exclu jusqu’à souhaiter sa mort alors qu’il avait réécrit le discours de l’Armistice de 1940, à la demande de ministres socialistes, pour qu’il soit écrit en « bon français ». Peut-il oublier la haine comme les Juifs livrés aux nazis par les Vichystes ?

Parent éloigné de Marcel Proust avec lequel il entretint une relation orageuse, Emmanuel Berl (1892-1976) fut l’ami intime de Malraux et de Drieu la Rochelle. Son œuvre oscille entre essais et récits autobiographiques. En 1929, son livre Mort de la pensée bourgeoise le fait connaître et après avoir publié avec Drieu une éphémère revue Les Derniers Jours, il devient rédacteur en chef de l’hebdomadaire Marianne de 1932 à 1937. Pacifiste, il rédige les premiers discours de Pétain, ce qu’on ne manquera pas de lui reprocher. Mais, devant se cacher durant la guerre, il se retirera ensuite de toute vie publique pour se consacrer à l’écriture. Ami du grand éditeur Bernard de Fallois, il se confiera à la fin de sa vie à Patrick Modiano et Jean d’Ormesson pour deux séries d’entretiens : Interrogatoire et Tant que vous penserez à moi.

Hommage de Bernard de Fallois : extraits

Pour la réédition de Prise de sang, nous y associons le très bel hommage à Emmanuel Berl de Bernard de Fallois, son ami et dernier éditeur.

Cet écrivain fantôme nous a pourtant laissé plus de vingt livres, qui tranchent sur tout ce qui a été écrit à notre époque par une culture, une intelligence, une qualité de style et une originalité de pensée exceptionnelles, et dont on ne peut pas lire une page sans savoir qu’on se trouve devant une personnalité de premier plan. Il n’a pas vécu dans la solitude, au fond d’une province reculée. Il a eu entre les deux guerres une activité de journaliste infatigable, présent dans tous les débats, écrivant dans plusieurs journaux, en fondant deux, dirigeant entre 1932 et 1937 l’un des plus grands hebdomadaires parisiens. Les meilleurs écrivains de sa génération ont été ses amis, et ne lui ménagèrent pas leurs marques d’estime. Pendant un demi-siècle, Berl a fait partie du paysage littéraire français. Ce méconnu n’a pas toujours été un ignoré. L’oubli dans lequel nous le voyons tombé est donc à première vue mystérieux. Il l’est moins quand on songe à tous les cas analogues, dont l’histoire littéraire nous fournit l’exemple : Tocqueville, qui nous paraît aujourd’hui plus important que Michelet, et dont personne ne parlait il y a cinquante ans, Balzac et Rimbaud, dont la gloire actuelle aurait stupéfié les contemporains, et tant d’autres. Il l’est encore moins si l’on pense à ce qu’était Berl, à ce qu’il écrivait, aux positions qui furent les siennes. Lui-même le sentait bien. […]

D’autres ont « gagné la guerre », pas lui. Il a toujours pensé qu’à la guerre, il n’y avait pas des vainqueurs et des vaincus, mais des vaincus et des perdants. Il n’est pas du côté des vaincus, certes, mais il est du côté des perdants. Et pour la seconde fois. À la différence de
nombreux intellectuels plus jeunes que lui, il a connu la Première Guerre mondiale, il l’a faite. On revient une fois de l’horreur, peut-on en revenir deux fois ? Surtout quand la deuxième fois, répétant « l’hécatombe » mais inventant « l’holocauste », a ajouté le crime à la folie, s’est montrée encore plus « inexcusable ». C’est une des choses que Berl a été un des seuls à remarquer : à la fin de la première guerre, tout le monde se sentait innocent ; à la fin de la seconde, tout le monde se sentait coupable. Il a sans doute partagé cette culpabilité. L’éloignement qu’il accepte ne lui a pas été imposé du dehors : il vient de lui. Sans doute a-t-il connu, dans la paix retrouvée, cette mystérieuse tristesse de l’âme qui, par la secrète distance qu’elle établit, transforme à jamais chez certains l’appréhension des événements et des êtres, dont on devine que d’autres que lui – un Raymond Aron par exemple – l’ont éprouvée, mais qu’une forme de pudeur les a empêchés d’exprimer autrement que par allusion, et que Berl a appelée quelque part « la honte de survivre ».

Cette partie de sa vie, la dernière, qui aurait pu être désolée et stérile, ne le fut pas du tout. Elle fut au contraire la plus féconde. « Spectateur engagé » lui aussi, il aura été très engagé dans l’entre-deux-guerres : non dans un parti, mais au service d’une cause, celle de la paix. Il est maintenant très spectateur. C’est l’époque où il se consacre à de grandes réflexions historiques (Histoire de l’Europe, Les Impostures de l’Histoire, Le 9 Thermidor, La Chute de la IIIe République), celle des Mémoires qui sont tantôt l’histoire de ses idées (Prise de sang, Présence des Morts), tantôt celle de ses sentiments (Sylvia, Rachel et autres Grâces), tantôt ses interrogations sur le cours du monde (Le Virage, À venir). Enjoué, curieux, très présent, ravi du bruit de la jeunesse que les élèves de Mireille font autour de lui, poursuivant ses articles dans ses conversations, ses conversations dans ses articles, sans nulle trace d’aigreur, tel il apparaît à ses visiteurs. Il a enfin réalisé en lui les conditions contradictoires que Goethe lui avait enseignées : « On ne peut comprendre que ce à quoi on participe, on ne peut comprendre que ce à quoi on a renoncé. » Ce qu’on pourrait aussi exprimer ainsi : on ne peut à la fois prendre et comprendre. Or il a renoncé à l’action, mais toutes ses forces, mises jadis au service de l’action, il les mobilise désormais pour comprendre. Il est fidèle aux morts, mais il ne rejette pas la vie. Il n’a pas rompu avec le monde, il ne s’est pas retourné contre le mur. Il lit, il regarde, il écoute, il réfléchit, il commente. Et il n’a jamais mieux écrit.

Lire Berl, c’est rencontrer un des esprits les plus complets, les plus intelligents, les plus justes de notre temps.

Le style de Berl est un des plus beaux styles français qui soient. Dans une langue dont le génie propre est la clarté, c’est le génie même de la langue qui se manifeste à tout moment : une immense culture, dont il ne fait jamais étalage, des confidences, qui ne sont jamais complaisantes, des formules qui ne visent pas l’effet, une phrase courte, qui ne cherche pas la pensée, mais qui la trouve, jamais d’emphase, aucune rhétorique, un sens infaillible du mot juste, la rapidité moderne jointe à la concision classique, la familiarité à l’élégance, aucune de ces liaisons qui sont à la prose ce que les chevilles sont aux vers. Et avec cela une simplicité, le charme, le mouvement, la vivacité de la conversation. Ce n’est pas un penseur qui écrit, c’est un homme qui parle et s’interroge. S’il y a quelqu’un à qui s’applique le fameux « Le style, c’est l’homme », c’est bien lui. C’est avec les écrivains
de cette famille – le Montaigne des Essais, le Diderot du Neveu de Rameau, le Nietzsche du Gai Savoir –, parce qu’ils écrivent dans le désordre, n’enchaînent pas les démonstrations, n’hésitent pas à se répéter, ne sacrifient jamais à la cohérence du discours, que nous avons l’impression que la lecture est plus que la lecture, qu’elle est vraiment une rencontre. Lire Berl, c’est rencontrer un des esprits les plus complets, les plus intelligents, les plus justes de notre temps.


Sur Drieu, l’ami perdu

On a trop faussé, vraiment, la relation de l’intellectuel et de la politique. L’arrogance et l’envie, la haine ouverte des personnes, la haine secrète de l’esprit attisent les propagandes opposées qui, les unes et les autres, tâchent de virer au bénéfice ou au détriment de telle ou telle cause l’actif et le passif accumulés dans un tout autre plan par l’artiste, par le savant ou par le philosophe. Le plus sage et le plus juste serait, il me semble, de dire qu’un peintre qui assassine est un assassin comme les autres assassins, et qu’un assassin qui peint est un peintre comme les autres peintres. Ni le crime de l’un ne rend ses toiles meilleures, ni les toiles de l’autre ne rendent son crime ou plus ou moins abject. L’intellectuel subit comme un chacun les tentations du monde dans lequel il vit. Toutes les passions sans cesse le menacent, « l’une portant son masque et l’autre son couteau ». Comme un chacun, il fait de bonnes actions, il en commet de mauvaises ; comme un chacun il doit être châtié pour celles-ci, honoré pour celles-là. Rien de moins, mais rien de plus.

Drieu a succombé au fascisme, voilà tout. De la même façon dont y succombèrent des millions d’autres hommes. C’est une perte plus lourde, ce n’est pas un mystère. Sa tombe me fait douter, affreusement, de ce que je suis, non de ce que je sais. Ni aux désirs de ceux
qui le haïssaient, ni aux vœux secrets de son fantôme, je n’accorderai qu’étant Drieu, il dût nécessairement être nazi. Je suis persuadé que ce n’est pas vrai. Nos personnes, hélas ! ne sont pas faites d’une substance tellement pure. Il a eu raison d’être Drieu, il a eu tort
d’être nazi. Il s’est suicidé, ayant le cœur trop haut pour se dérober aux risques que comportent des idées, même confuses. Son suicide est un garant de plus de sa noblesse, nullement de sa foi. Son exemple prouve notre fragilité, mais notre dignité aussi : car ce qu’il a écrit, ce qu’il a pensé, ce qu’il a fait de valable le reste et il a rendu au néant ce qu’il en avait reçu.

L’antisémitisme est une porte fermée

J’ai beau y tâcher, d’ailleurs, je ne les comprends pas. L’antisémitisme m’épouvante et pas seulement comme Juif ni pour les Juifs. Si atroce que soit ce qu’il perpètre, ce qu’il présage l’est encore plus. Je sais que l’antisémitisme ne peut jamais arrêter la catastrophe qu’il déclenche, et qui se boucle enfin sur lui. Je n’ai oublié ni Pharaon, ni Nabuchodonosor. Millénaire boomerang.

On s’est étonné que le seul bon livre écrit sur le drame juif l’ait été par Anatole Leroy-Beaulieu, et que les Juifs – parmi lesquels on compte beaucoup d’écrivains – lui aient abandonné ce sujet. Quand Proust le frôle, il s’en éloigne tout de suite, avec une sorte de précipitation. Peut-être a-t-il cru le traiter par la bande, en décrivant Sodome. Mais le rapprochement qu’il esquisse n’est pas soutenable ; car le Juif et l’antisémite sont conditionnés l’un par l’autre, alors que le pédéraste et le non pédéraste développent, chacun pour soi, leur fatalité. Ce silence crispé des Juifs sur le judaïsme, il tient sans doute à la peur ; on n’ose pas ajouter à l’effrayant dialogue. Pour que le judaïsme paraisse un « problème » et donc pour qu’il puisse être traité, il faut sans doute n’être ni antisémite, ni Juif. Juifs et antisémites sentent bien qu’ils sont rivés à un destin, qu’ils le vivent, mais
ne peuvent le décrire. L’antisémite, quand il feint que son antisémitisme procède d’un raisonnement, quand il le présente comme la conclusion d’une longue série de pensées, ressemble au Juif qui se demande pourquoi il est juif. Il ne dépend pas de lui qu’il ne le soit pas. L’antisémite n’est pas plus maître de sa passion que le Juif ne l’est de ses origines. Dès qu’il dit autre chose que « Je hais les Juifs parce qu’ils sont juifs, et parce que je les hais », l’antisémite ment. Il leur reproche leur nationalité trop récente; le fait montre qu’il ne les déteste pas moins si leur nationalité est ancienne. Il réclame avec véhémence les mariages mixtes ; or quand il en contracte un lui-même, il le rompt ; et quand il en voit autour de lui, il se hâte de les interdire. C’est que ce n’est pas vous qui adoptez l’antisémitisme, mais lui qui vous prend. Et quand il vous a pris, il ne vous lâche plus. On ne s’arrête pas aisément sur un terrain aussi chargé de maléfices ; les fantômes évoqués veulent du sang. Ils ne se laissent pas renvoyer à leur niche infernale. Les non Juifs, quand ils succombent à l’antisémitisme, et les Juifs, quand ils le suscitent, causent en moi la même panique : les uns et les autres, je le sais, marchent en une cordée sinistre vers le précipice où leur haine se dissout en horreur.

On voudrait bien qu’il y eût une solution. Probablement, il n’y en a pas. Six millions de cadavres, depuis 1939, et on n’a pas avancé d’un pouce. Et depuis des siècles et des siècles, on trébuche, dans le sang, contre cette porte fermée.

Le pacifisme a toujours tort, vive le pacifisme !

Nous nous étions engagés sur la paix ; engagés à la paix. Nous connaissions les difficultés que cet engagement comportait. Nous savions bien que le bellicisme est beaucoup plus sûr que le pacifisme. Nous savions bien que l’extrême bellicisme est encore un des moyens les meilleurs inventés par ceux qui désirent se dérober aux risques du combat. Nous savions qu’on parlait de la guerre avec beaucoup plus de liberté et aussi avec beaucoup plus de haine dans les tranchées de première ligne que dans les dancings de Paris. Nous savions que le « jusqu’auboutisme » était la première condition que dût remplir l’embusqué. Nous savions que le pacifisme avait conduit Jaurès à la mort et Caillaux à la prison, et que, au front, il avait valu aux pacifistes les plus compromis les postes les plus exposés, dans les tranchées les plus meurtrières. Au pacifisme, pourtant, nous avions décidé que nous resterions fidèles. Ce n’est pas commode, je le sais. La fidélité n’est jamais commode, le vent ne souffle pas dans le sens de la paix. Mais est-il toujours nécessaire de tourner dans le sens du vent ? La paix est difficile ; plus difficile que la guerre ne croit ; plus difficile que la guerre ne dit. On l’étrangle comme le poulet de Proust, en lui reprochant, au moment même où on la tue, son goût trop passionné de vivre. Mais est-il donc nécessaire d’aller toujours dans le sens de la plus grande facilité ? La France, quoi qu’on dise, n’a jamais été le pays de la facilité, pas plus sous saint Louis que sous Saint-Just. Elle a défendu la Raison quand les hommes n’aimaient pas la Raison. Elle a défendu la tolérance quand les hommes n’aimaient pas la tolérance. Elle a défendu la chrétienté en un temps où les hommes inclinaient beaucoup vers le manichéisme et vers toutes les modalités de la métaphysique orientale.

Oui, le pacifisme a toujours tort ! Nous ne l’abandonnerons quand même pas. Il est condamné à tout moment, devant l’esprit comme devant le fait. Quand il ne craindrait ni la souffrance, ni la mort, il craindrait l’avenir, puisque, toujours, l’avenir est gros de quelque guerre. Il craindrait la vitesse, puisque le mouvement des choses amène toujours – et d’autant plus tôt que la vitesse de la politique est plus grande – la guerre incluse dans la paix que l’on a signée.

Retarder l’Histoire

Mais, si merveilleuse que soit la marche de l’Histoire, l’action retardatrice exercée par l’homme sur cette marche elle-même paraît plus merveilleuse encore. Il semble que, à toute époque, le courant historique produise – et sans doute à raison du fait que l’homme
existe et garde une portion de liberté dans la nature qui l’écrase – un contre-courant plus riche qu’elle en péripéties sublimes. C’est ainsi que la décadence romaine était inscrite
dans la nature des choses, à partir du moment où la prospérité de l’Orient reprenait. l’Empire n’avait été possible que dans la mesure où l’Asie avait subi cette sorte de liquéfaction dont les conquêtes d’Alexandre fournissent une preuve trop évidente. À partir du moment où la Perse, effondrée sous Darius Codoman, renaît, où les Parthes reconstituent une portion de sa force ; à partir du moment où l’Égypte des Lagides recouvre toute son antique prospérité et fonde un Empire égéen ; à partir du moment où l’ordre tend à se rétablir, depuis la Syrie jusqu’au Pacifique, l’édifice romain est condamné.
César, d’ailleurs, et Marc Antoine en eurent l’intuition. César, mari de Cléopâtre, devait devenir le maître du monde et transmettre son héritage à Césarion. Antoine devait battre Octave puisqu’il était fatal que le centre de l’Empire se déportât vers l’Est. Les Romains, qui n’avaient pas consenti qu’Alexandrie devînt une métropole, furent, quelque temps après, obligés d’accepter la dédicace de Constantinople. Mais le mouvement qui, dès le début du premier siècle, était, de toute évidence, irrésistible, les Antonins, quand même, parvinrent à le ralentir. L’ordre romain, tout condamné qu’il fût, assura pendant plusieurs siècles les communications et la prospérité du bassin de la Méditerranée. Il permit, avant de se défaire, la propagation du christianisme, laquelle eût été sans doute impossible si l’édifice de l’Empire se fût effondré quelques siècles plus tôt.

« Nous n’aurons pas été à l’avant-garde du monde »

Nous n’aurons pas été à l’avant-garde du monde. Nous n’aurons pas inauguré les bombardements par avions des populations fuyantes et des villes ouvertes. Nous n’aurons pas eu les premiers la pensée de tirer hors de la tête les yeux d’hommes désarmés, pour mesurer l’extension du nerf optique. Nous n’aurons pas transformé en savon les cadavres des otages. Nous n’aurons pas réalisé la première bombe atomique. Mais il n’est pas possible que ces excès monstrueux continuent. Il faudra bien que cet univers-là change, ou qu’il périsse. La raison devra, en fin de compte, préférer la raison à ce qui la nie, et l’homme préférer l’homme à ce qui le dévore. Pour redevenir la grande nation devant l’esprit, sinon devant la matière, pour être une fois encore la vigie très illustre de l’Occident, il suffirait, sans doute, il suffira que la France, adhérant à son propre génie, cesse enfin de se renier.


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EMMANUEL BERL
Prise de sang


Présentation et biochronologie par Bernard Morlino, postface par Bernard de Fallois

Collection « Le Goût des idées », n°75
Parution : 18/09/2020

  • 254 pages
  • 13,90 €
  • Livre broché
  • 12.5 x 19 cm
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