« Mettez ça dans votre pipe, comme on dit en anglais, et fumez-le. »
Paul Claudel, Conversation sur Jean Racine
Cher et fidèle lecteur,
Prélevés à l’étourdie dans le vaste archipel de la littérature*, les morceaux choisis, variant de une à huit pages, qui te seront offerts chaque mois, pourront d’aventure susciter de plus amples désirs ; à défaut, si tu suis le conseil de Claudel, ils te procureront une minute d’amusement. Tu pourras les lire, sur un coin de table, le temps d’une rame de métro ou d’un trajet en bateau, mais aussi les entendre, ou même converser avec eux. Ils te seront envoyés une fois par mois, si d’aventure tu souhaites t’y abonner, et tu pourras les consulter sur cette page de notre blog ou sur notre chaîne de podcast. Que cette correspondance mensuelle te procure un vif plaisir, à l’instar d’une dégustation à l’aveugle dont tout le charme réside dans le fait de monter à cru.
* Ces textes, libres de droit, ne sont pas toujours issus de notre catalogue, mais en sont de parfaits compléments.
[ Note de l’équipe du blog : Nous diffusons à tous, aujourd’hui le premier de ces morceaux choisis, afin de vous informer de cette nouvelle aventure lettrée. Nous vous invitons à vous inscrire en fin de page, si vous souhaitez recevoir, une fois par mois, les prochains, qui seront indépendants de notre programmation d’articles hebdomadaires. ]
Notre première anthologie sonore
Si vous préférez suivre cette découverte en podcast, inscrivez-vous sur notre chaîne. Tous ces morceaux seront en effet parallèlement enregistrés par des comédiens.
Le Morceau choisi de février
« Que celui ou celle qui parlera le plus en ayant le moins à dire soit le plus honoré et le mieux considéré. »

« Considérant que plusieurs personnes, hommes et femmes, se sont réunies en diverses occasions pour bavarder ensemble, réunions au cours desquelles bien souvent on trouvait du plaisir à ce qu’on faisait, mais bien souvent au contraire du désagrément, sans qu’on ait encore trouvé le moyen de rendre le plaisir plus plaisant ni le désagrément moins désagréable, bien qu’on ait songé parfois à faire quelques farces, lesquelles cependant, par irrésolution de ceux qui y avaient pensé, n’ont pas été réalisées : pour ces raisons il a semblé bon, à ceux qui ont un peu de cervelle et quelque expérience des hommes et des femmes, d’ordonner, ou si l’on veut, de réglementer cette société de telle sorte que chacun puisse imaginer et, de là, mettre en œuvre tout ce qui pourrait servir aussi bien aux femmes qu’aux hommes et à quiconque d’entre eux, de quelconque manière.
C’est pourquoi il est décidé que ladite société est créée et qu’elle entend se soumettre aux statuts ci-après, arrêtés et décidés d’un commun accord. Lesquels sont les suivants, à savoir :