Sur les héros de Philostrate rejoint la Collection des Universités de France

Le dialogue philosophico-religieux de Philostrate, genre dont Platon s’est rendu maître, nous ouvre les portes d’un domaine enchanté. Le propriétaire des lieux, un sage et bon vigneron, y cultive en abondance tout ce que la nature offre de merveilles en grappes. C’est un sage aimé des dieux. Le héros Protésilas protège ses terres et lui confie son amitié. Sous cette égide, le vigneron conte à un négociant phénicien incrédule les hauts faits des héros troyens. D’abord réticent, le Phénicien se laisse bientôt séduire par les récits merveilleux du vigneron. Palamède, Ajax, Hector, Achille, Ulysse, Agamemnon et Ménélas défilent dans un cortège d’actes légendaires. On croise aussi la route de héros moins connus, Teucros ou Déiphobe et Polydamas. Enivrés par une telle culture, le Phénicien, aussi bien que le lecteur, s’en retournent avides de nouvelles histoires.

Texte établi et traduit par Simone Follet, Professeur émérite à l’Université de Paris IV – Sorbonne.

Composition du volume

Notice I  : Philostrate et l’Héroïque [130 pages]

Notice II  : La tradition du texte [70 pages]

Texte et traduction [278 pages]

Notes complémentaires [152 pages]
Index nominum [44 pages]
3 planches en noir et blanc

Détail des notices >

Philostrate-photo

La langue de Philostrate

Extrait de la notice I. Les notes présentes en bas de page dans le volume ont été ici retirées.

La langue et le style du Corpus Philostrateum ont été l’objet d’une étude magistrale de W. Schmid [Der Atticismus, 5 vol., Stuttgart, 1887-1897], qui a comparé l’atticisme de Philostrate à celui d’autres auteurs d’époque romaine, Denys d’Halicarnasse, Aelius Aristide et Lucien. Mais il vaut la peine d’étudier attentivement la langue de l’Héroïque, à la lumière des progrès réalisés depuis un siècle dans la connaissance de la langue des inscriptions, des papyri et de différents genres littéraires. Le grec de Philostrate ne reflète pas exactement l’évolution de la langue parlée : c’est une langue savante, façonnée par l’école, plutôt conservatrice, influencée par une longue tradition culturelle et le genre littéraire choisi. L’éditeur doit avoir une idée précise de la pratique de l’auteur pour mieux comprendre ses choix stylistiques et détecter éventuellement les altérations nées de la transmission du texte.
Phonétiquement la langue a évolué depuis l’époque classique. Les voyelles et les diphtongues -ι-, -υ-,-η-,-ει- sont prononcées i, -αι a le même son que ε, omicron et oméga se confondent, comme le montrent les inscriptions attiques contemporaines. Dans l’ensemble, l’orthographe est traditionnelle et masque ces évolutions : Philostrate écrit partout νίκη, alors que νείκη est la forme épigraphiquement la plus fréquente. Les manuscrits présentent toutefois des formes modernes, sans qu’on puisse toujours déterminer si elles remontent à l’auteur : ainsi des graphies itacisantes de διοσήμεια, λοιμός, ἐγκαταμεῖξαι, λειποθυμῆσαι, ἀλουργής (-ίς), ἀνδρεία, οἰκήσαντες. Dans quelques cas, il s’agit sûrement d’une erreur de transmission : ainsi πέρισυν pour πέρυσιν (2, 2, 8), δορύληπτος pour δορίληπτος (19, 17, 8), ᾿Ιλίῳ pour ἡλίῳ (19, 16, 5). D’autres sont plus discutables : la forme à diérèse μελεϊστί (19, 18, 5) est présentée comme emprunt homérique par W. Schmid , mais L. de Lannoy a préféré dans son édition la graphie μελιστί. On peut rétablir les formes étymologiquement correctes pour διε­ ξέπαισε (10, 7, 10) et ἑταῖρος (1, 1, 1) — -πεσε et ἕτε­ ρος dans certains manuscrits —, mais pour Éléonte (0, 3, 10) on peut hésiter à rétablir avec C. G. Cobet la forme ancienne Ἐλαιοῦς, car les monnaies contemporaines ont la graphie Ἐλεοῦς. Pour la diphtongue αι- en hiatus, Philostrate emploie partout les formes attiques attendues à alpha long : κλάουσα (1, 1, 4) et κλάοντα (18, 1, 2), ἐλάας (0, 2, 16), ἀεί (neuf exemples), mais il préserve partout la diphtongue υἱ- dans υἱός et υἱωνός ; la forme de l’attique tardif ὑός n’apparaît pas chez lui. Beaucoup de voyelles longues en hiatus sont préservées aussi dans des passages à forte coloration homérique : ἐληίζοντο (2, 14, 8), ἠίονα (2, 11, 6), πρωί (2, 1, 2), Νηρηίδες (19, 12, 1, 2 et 5).  […]

Lire un extrait du texte bilingue, au format

Vous pouvez retrouver quelques pages offertes, à feuilleter ici :

Intérieur-Philostrate

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