Erwin Rohde, Psyché, nouvelle édition : le culte de l’âme chez les Grecs

 » En écrivant ce livre, où j’expose les opinions des anciens Grecs sur la vie de l’âme humaine après la mort, j’ai eu pour but d’apporter ma pierre à l’édifice que constituera un jour l’histoire de la religion hellénique. Pareille entreprise se heurte en une mesure particulièrement grande aux difficultés que rencontre toute recherche sur la vie religieuse de ce peuple. La religion grecque s’est formée peu à peu ; elle n’a pas été fondée à un moment donné. Aucun contemporain n’a jamais formulé par écrit les idées et les sentiments qui l’ont déterminée de l’intérieur et lui ont donné sa forme. Elle ne s’est manifestée que par des actes ; elle ne possède pas de livres saints où l’on puisse saisir le sens profond et l’enchaînement des pensées au moyen desquelles le Grec entrait en relation avec les puissances divines créées par sa foi. » Erwin Rohde, 1897, préface.

Erwin Rohde dans un livre magistral, véritable œuvre d’art, analyse toutes les voies qu’ont inventées les hommes pour valider leurs espérances d’immortalité et les théoriser.

Psyché. Le culte de l’âme chez les Grecs et la croyance à l’immortalité a influencé de manière décisive les études sur la religion grecque et des générations d’historiens de l’Antiquité comme ceux des religions. Cette enquête littéraire, philosophique et historique, au style élégant, séduira tous ceux qui s’intéressent à la société antique, aux croyances dans l’Au-delà, quelle que soit leur discipline.

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Traduction française d’Auguste Reymond – Édition revue, corrigée et augmentée par Alexandre Marcinkowski – Traduction du grec et du latin par Paul Gaillardon – Avant-propos par André Hirt.

Avertissement d’Alexandre Marcinkowski sur la présente édition

(Extrait des pages XXIX-XXX)

S’attaquer au monumental Psyché. Le culte de l’âme chez les Grecs et leur croyance en l’immortalité d’Erwin Rohde, reste toujours un pari audacieux et risqué tant l’ouvrage a eu un impact profond dans le monde universitaire et même au-delà. Déjà en 1928, le traducteur français et préfacier Auguste Reymond lançait une mise en garde contre le fait de modifier cette œuvre d’art et d’évoquer l’esprit de sacrilège.
Pour redonner une certaine vitalité à cette somme sans équivalent et plus que centenaire, nous avons procédé à un toilettage dans une préoccupation, constante, d’une plus grande accessibilité du texte à un public de moins en moins familiarisé avec l’Antiquité et les langues que l’on dit « mortes ». Dès lors, notre travail s’est heurté à des difficultés de tout genre. La plus importante aporie que nous avons rencontrée reste sans doute de connaître les éditions utilisées par le grand savant allemand – qui se sert parfois de plusieurs éditions pour un même texte –, tant la philologie a progressé depuis, et de « reconstruire » ses notes bibliographiques pour que l’ensemble soit compréhensible, pour le lecteur d’aujourd’hui, et cohérent. Et à ce propos, il devenait pertinent de proposer la bibliographie selon les normes anglo-saxonnes internationales, à savoir : auteur, en petite capitale, année de parution du livre ou de la revue, tomaison lorsque nécessaire, pagination.
Nous avons dû rétablir à maintes reprises les noms d’auteurs, les titres de livres ou tomaisons de revues, jusqu’alors abrégés – donner leur équivalence moderne lorsqu’il existait une édition française – non point par omission de l’auteur mais parce que l’usage de jadis le voulait ainsi. Lorsque cela nous a été possible, nous avons précisé tel ou tel point de la traduction fort littéraire et élégante d’Auguste Reymond. Ces ajouts sont signalés entre crochets. Les fautes d’impression ont été corrigées. […]
On a privilégié, à quelques exceptions près, le principe phonétique issu de la prononciation érasmienne du grec ancien, en gardant le « c » pour rendre le son « ka ». Afin de ne pas surcharger les notes, déjà fort denses, nous avons reporté une partie des indications de pages, de lignes des lexicographes antiques dans l’index des Sources. […]
Que ce soit dans l’édition originale ou dans sa traduction, le parti pris éditorial avait été de placer en fin de volume les annexes qui approfondissaient telles ou telles notes de bas de pages ou passages du texte. Dans la volonté d’éviter ce va-et-vient inutile, nous avons intégré les appendices aux chapitres concernés. […]
Nous avons décidé, en outre, de traduire à nouveau frais, dans les notes, les textes en grec, en latin, en allemand, en italien, dans le but de les rendre accessibles au plus grand nombre : les traductions apparaissent en caractères italiques, gras ; les textes originaux sont repris dans les marges dans des encadrés pour les spécialistes qui, ainsi, auront accès au livre de Rohde tel qu’il fut imprimé pour la première fois. Nous remercions Paul Gaillardon pour son travail minutieux et patient de traduction. Enfin, nous avons cru bon de fournir un complément bibliographique sur certains sujets, toujours utile pour le lecteur, sans prétendre à l’exhaustivité. […]

Feuilleter le chapitre VII : Comment on se représentait la vie dans l’au-delà


PSYCHE

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